Numéro : 57

Titre : « Chaque homme avait ta voix »

Parution : Décembre 2015

Prix : 2 €

Description :

Paris, Texas, réalisé en 1984, marque une coupure assez nette avec la totalité des œuvres précédentes de Wim Wenders, maître dans l'art de mettre en scène la communication par tous les moyens (regards, mouvements, images…), excepté celui de la parole. Le film met en effet en scène, dans sa dernière partie qui se déroule dans la cabine d’un peep-show, une situation de dialogue pur durant laquelle la communication s'effectue par le seul usage de la parole, le dispositif scénique employé empêchant tout autre type de lien entre les personnages. Cette dernière partie de Paris, Texas est en réalité l’accomplissement d’un long processus de reconquête, entamé dès le début du film par son héros solitaire qui, en retrouvant cette essence de la communication contemporaine qui est celle de la parole, va tâcher de renouer avec le monde vivant dont il s’était totalement défait. Pour autant, le cloisonnement final du héros dans un décor de pacotille peut sembler correspondre à un certain constat fait sur le cinéma américain de l’époque qui, à force d'user de la parole pour raconter des histoires, semble finir, selon Wenders, par se perdre, et perdre par là-même tout ce qui aurait fait la splendeur du muet, à savoir la représentation de la communication par l'image. Mais tout n’est pas encore perdu…

 

Auteur : Roland Carrée

Format : PDF à télécharger

Ajouter au panier