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On ne naît pas monstre, on le devient
Réalisateur : Tod Browning
Auteur : Paul Montarnal
Lire l'articleVotre choix : Drôles de hiboux
Numéro : 76
Titre : Drôles de hiboux
Parution : Août 2025
Prix : 2 €
Description :
Si l'homme-éléphant est a priori hors-normes, monstrueux, on ne peut en dire autant des « vieux », qui sont communs. Le cinéma ultra-moderne de David Lynch leur offre une place paradoxale. En effet, les personnages âgés ont droit de cité dans son univers depuis le début, démentant le bon sens d'Alvin (Richard Farnsworth) dans Une histoire vraie (1999) affirmant « qu'on ne pense pas à la vieillesse quand on est jeune ». La mythification renouvelée de l'image de la vieillesse ne nous renvoie l'image choquante de notre humanité mise à mal que pour mieux nous inviter à revoir notre conception. La représentation ambivalente permet de mieux comprendre le fondement de ce cinéma de la terreur : l'impuissance à aider le proche en détresse. La vieillesse n'est pas qu'un état ou un fantasme figé, elle est aussi, dans ce cinéma de la métamorphose, un devenir.
Cette espèce en voie de disparition, ces vieux que la société contemporaine refoule, Lynch les montre parfois sales et méchants tels des pigeons, mais aussi d'une beauté humaine émouvante. En effet, son petit bestiaire de la vieillesse comporte surtout des hiboux en mal de compagnie qui pourraient dire comme le jeune Harold Smith de la série Twin Peaks (1990-1991) : « je suis une âme solitaire ». Car la hantise de la vieillesse en cache une autre, plus générale : celle de la solitude. La catégorie des « vieux » est à entendre au sens large et ne se limite pas à une question d'âge. Le cinéma de Lynch ne nous raconte pas d'histoires : Alvin refuse d'embellir la réalité et confie que ce n'est pas drôle de vieillir physiquement. Dans Twin Peaks, Leland est un cas remarquable puisqu'il vieillit de façon spectaculaire : ses cheveux deviennent blancs en une nuit. Bob, le criminel, qui habite le corps de Leland a les cheveux gris. Cette association de la vieillesse et du mal est-elle pour autant fatale ?
En privilégiant le fil conducteur du statisme et du dynamisme, nous verrons comment Lynch subvertit les images de la vieillesse…
Auteur : Violaine Caminade De Schuytter
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