Numéro : 74

Titre : Ethnographie filmique de Pandora

Parution : Juillet 2024

Prix : 2 €

Description :

Depuis ses débuts avec le court-métrage Xenogenesis (1978), James Cameron a constamment repoussé les frontières de l’imaginaire, façonnant de nouvelles images où le spectaculaire se mêle à l’intelligence des mythes. Sa capacité à créer de telles visions s’adosse notamment à un intérêt pour les dispositifs les plus avancées du septième art, le tout sans jamais renoncer à une réflexion sur la nature humaine. Ses deux derniers films, Avatar (2009) et Avatar : la voie de l’eau (2022), concrétisent les ambitions du réalisateur et entraînent les spectateurs dans une exploration de la luxuriante Pandora. Dans cet univers de science-fiction, Cameron nous raconte l’impossible cohabitation entre les Na’vis, les autochtones de cette exolune et les humains, en quête d’un métal rare et surtout, d’un nouveau foyer tandis que la Terre se meurt. Nous suivrons le destin de Jake Sully (Sam Worthington), un ancien militaire souffrant de paraplégie mais dont l’esprit est transféré dans un avatar, une reproduction de Na’vi en laboratoire, un clone servant à infiltrer le clan des Omaticayas.

Finalement, le héros décide de se retourner contre les humains, il veut défendre ce monde et ses habitants. Si l’action constitue la colonne vertébrale des films Avatar, l’autre enjeu de Cameron est de nous faire vivre, à travers Sully et sa famille, la découverte de Pandora, des différents peuples Na’vis, de leurs traditions, de la faune et de la flore. Sa mise en scène entrelace donc l’intensité cinétique du blockbuster à une simulation d’ethnographie filmée. Par ailleurs, le réalisateur utilise abondamment le virtuel pour matérialiser cet environnement édénique, alors même que son récit traite, en miroir, de l’effondrement climatique que nous traversons actuellement. En tenant compte de tels artifices, cette œuvre-monde a tout d’un paradoxe. Pourtant, c’est de cette manière que Cameron élabore un cinéma « écosensible ». En effet, l’usage de formes et de postures issues du documentaire, dans un divertissement de science-fiction comme Avatar, contribue selon nous à revitaliser un « affect de l’émerveillement » face à la nature…

Auteur : Étienne Poiarez

Format : PDF à télécharger

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