Numéro : 48

Titre : Le Matador et la Pepperoni

Parution : Juin 2011

Prix : 2 €

Description :

Deux films, deux cinéastes : Sidney Lumet, qui a déjà réalisé sept films avant Point Limite (Fail Safe, 1964) ; puis Stanley Kubrick, qui a signé six longs métrages, dont trois au moins ont fait parler d’eux à des titres divers : Les Sentiers de la gloire (Paths of Glory, 1957), Spartacus (1960) et Lolita (1962). Tous deux ont en commun, comme nombre de leurs contemporains, un intérêt, ou plutôt une crainte envers l’usage de l’arme nucléaire et les théories de dissuasion en vogue dans le contexte de la Guerre Froide. Crainte légitime, car les années 60 ont plusieurs fois mené le monde au bord du gouffre, et le Blocus de Berlin en 1961 ainsi que la Crise des missiles de Cuba un an plus tard ont montré que la peur du nucléaire, réactivée par des événements récents, ne relevait pas de la seule paranoïa. Il était donc logique que le cinéma s’en empare, ce qu’il fit dès 1959 avec Le Dernier rivage (On The Beach, 1959) de Stanley Kramer, qui évoque les derniers jours de survivants d’une guerre nucléaire réfugiés en Australie pour fuir un monde irradié.

Dr Folamour et Point Limite sont sortis à moins d’un an d’intervalle ; ils traitent tous deux d’un sujet identique : une escadre de bombardiers nucléaires est envoyée bombarder l’URSS, à cause de la crise de folie d’un officier chez Kubrick, à cause d’une défaillance technique chez Lumet. « L’erreur », dans les deux cas, a des conséquences dramatiques : une guerre nucléaire totale chez Kubrick, la destruction de Moscou et de New York chez Lumet.

Auteur : Jérôme Lauté

Format : PDF à télécharger

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