Numéro : 48

Titre : "Un procès, douze braves gens, c'est une excellente institution"

Parution : Juin 2011

Prix : 2 €

Description :

La pompe judiciaire rappelle l’univers du théâtre, avec son décorum, ses costumes conçus pour la circonstance. D’une audience à l’autre, comme d’un acte à l’autre sur une scène, les procès ont leurs dialogues, leurs numéros d’acteurs, leurs tirades, leurs personnages pittoresques, vedettes ou faire-valoir, leurs moments dramatiques ou émouvants, leurs intermèdes comiques, leurs rebondissements, leurs suspenses, leur dénouement salué par les applaudissements ou les huées du public. De Griffith à Hitchcock en passant par Ford et Capra, le cinéma américain a su très tôt s’emparer de la dimension dramatique des procès pour mettre en avant le spectre de l’erreur judiciaire qui hante les prétoires, ou bien traduire les valeurs de la démocratie américaine.

Dès Douze hommes en colère (Twelve Angry Men, 1957), une adaptation d’une pièce télévisuelle à succès de Reginald Rose, Sidney Lumet innove en montrant non plus ce qui se passe dans le tribunal mais les délibérations d’un jury populaire dans un huis clos quasi parfait qui délivre un vibrant plaidoyer pour une justice plus juste et plus égalitaire. Microcosme social et politique de l’Amérique des années cinquante, cette confrontation de douze jurés se construit à partir d’un grand sens du détail et d’une maîtrise parfaite du suspens psychologique. Adaptant en 1974 le célèbre roman d’Agatha Christie, Le Crime de l’Orient-Express, Lumet développe un ensemble de variations singulières par rapport à son premier film, qui témoignent d’une vision toute autre de la justice.

Auteur : Yann Calvet

Format : PDF à télécharger

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